Connaissances Perdues : Chroniques de la Moonsea (5ème Partie)
Cette aventure fait suite à l'aventure : L'Oracle
Composition du groupe :
Jasmine, humaine, prêtresse de Sunie, pacifiste
Saironluin, eladrin, combinant les techniques du magicien et du mage d’arme
Iliandrial, humain, moine accès sur la force physique
Mérak, humain, élémentaliste affilié à l’eau
Garret, halfelin, guerrier
Jalal, humain, druide convocateur
Mérak était un jeune homme de bonne volonté. Il était enthousiaste dans tout ce qu’il entreprenait et s’investissait à fond dans les quêtes auxquelles il participait. Il apréciait les jolies femmes et avec Jasmine dans le groupe il était comblé. Cela ne l’empêchait pas de regarder d’autres femmes car, après tout, il n’existait aucune relation sérieuse entre lui et la prêtresse de Sunie. Même si cette dernière montrait un peu de jalousie quand Mérak regardait une autre femme, aucune avance n’avait été faite de la part ni de l’un ni de l’autre. Le jeune homme n’osait pas aller plus loin pour l’instant car s’engager dans une relation sérieuse conduisait en général au mariage et à une confiance absolue. Mérak était-il prêt pour cela ? Pas encore. Il avait un secret. Il n’avait pas encore dévoilé sa vraie origine à ses compagnons. Il ne souhaitait donc pas s’investir dans une relation intime avec Jasmine tant qu’il garderait ce secret en lui. Il ne voulait pas, cependant, le partager avec tout le monde. Bien qu’il soit certain que Jasmine comprendrait, ainsi que Saironluin qui appartenait à un peuple magique, il ne voulait pas que ses autres compagnons le sachent. Garret était nouveau dans le groupe et Mérak n’était pas disposé à lui faire totalement confiance à ce jour. Il en était de même pour le druide Jalal. Quant à Iliandrial, Mérak le supportait de moins en moins et se demandait chaque jour pourquoi une femme aussi belle et délicate que Jasmine s’encombrait d’un tel poids. Le moine savait se battre c’était certain, mais il ne serait pas difficile de le remplacer si besoin. Pourquoi donc Jasmine ne le congédiait pas ?
Le problème était qu’Iliandrial faisait tout pour mettre Mérak hors de lui. Il se permettait même de lui donner des ordres pendant les affrontements, ordres que Mérak ignorait totalement. Le moine n’était pas le chef du groupe ! Le jeune sorcier supportait de moins en moins les piques que lui lançait Iliandrial aussi craignait-il qu’un jour il laisse libre cours à sa colère et déchaine ses pouvoirs élémentaires sur le moine. Bien sûr Mérak ne voulait pas que cela arrive et ferait tout pour garder le contrôle de sa magie. Mais y arriverait-il tout le temps ? Après tout ses pouvoirs augmentaient au fil des aventures et leur puissance devenait redoutable. Il lui faudrait bien un jour trouver le courage de parler à Jasmine, elle seule pourrait trouver une solution à ce problème relationnel. Les prêtresses de Sunie savaient toujours trouver les mots justes pour apaiser les gens autour d’elles.
Mérak sortit soudain de sa réflexion, ramené à la réalité par Iliandrial qui aimait bien le déranger lorsqu’il était plongé dans ses pensées. Le jeune homme allait rétorquer quelque remarque ou au moins le fusiller du regard lorsqu’il se rendit compte que lui et ses compagnons étaient arrivés à destination. La fabuleuse cité de Myth Drannor se dévoilait sous ses yeux !
11ème jour du mois de Flamerule de l'an 1478 (Année du Cercle Sombre)
Myth Drannor, la cité mythique des elfes sur Faerûn. Les elfes avaient un don pour harmoniser la nature avec leurs constructions et Myth Drannor ne faisait pas exception. La cité avait connu de nombreuses appellations au cours de son histoire : Cité Chantante, Cité de l’Amour, Cité Fraternelle, Cité des Sortilèges et encore bien d’autres.
Comparativement à Elventree, Myth Drannor possédait de nombreux bâtiments faits de pierres et de bois. La nature avait été conservée tout autour et donnait l’impression de se trouver dans un gigantesque parc. Des jardins avaient été aménagés un peu partout et des plantes et fleurs aux couleurs les plus variées s’intégraient parfaitement à l’agencement de la cité. Le quartier par lequel le groupe arriva était sans aucun doute le plus cosmopolite de toute la ville. La raison était que les étrangers n’avaient pas d’autorisation d’errer librement dans la cité. Cette interdiction était principalement due à une mesure de sécurité de la part des autorités de Myth Drannor. Il fallait avant tout éviter que des espions n’infiltrent la cité.
Le quartier s’appelait Dlabraddath. On le nommait également le quartier commun ou quartier de l'alliance. Des représentants de diverses races et peuples étaient présents dans cette partie de Myth Drannor. On pouvait par exemple y voir des soldats en armure portant un tabard pourpre sur lequel était représenté un dragon. Le même dragon de couleur pourpre était présent sur leur bouclier. Cet emblème identifiait ces hommes comme appartenant au royaume de Corymr, un royaume humain situé loin au sud ouest de Myth Drannor.
De nombreux services étaient accessibles aux visiteurs de la cité elfique. Il y avait plusieurs auberges correspondant à différents styles de vie. De nombreuses boutiques et étals exposaient les créations d’une multitude d’artisans locaux. Tout ce petit monde vivait dans un calme respectueux. On était loin des grandes villes où les passants étaient hélés par les commerçants. On ne ressentait aucune tension in aucune précipitation dans le comportement et les paroles des habitants.
Les aventuriers avaient une mission à accomplir à Myth Drannor et d’après l’Oracle ce qu’ils cherchaient s’y trouvait. Il ne restait plus qu’à découvrir qui détenait l’information qui leur permettrait de mettre fin au Cercle de Mort qui menaçait le nord de la Moonsea et en particulier la cité de Melvaunt. Saironluin était natif de Myth Drannor et connaissait du monde. Il s’arrangea pour se porter garant de la conduite de ses compagnons, excepté Iliandrial, qu’il ne souhaitait pas voir errer dans les rues de la cité. Le comportement du moine pouvait être brutal parfois et Saironluin ne souhaitait pas risquer un incident pendant le séjour du groupe. Jasmine tenta de persuader le moine d’accomplir une tâche pour elle mais ce qu’elle lui proposa était en telle inadéquation avec sa personnalité qu’elle n’y parvint pas. Iliandrial comprit cependant que l’on ne souhaitait pas qu’il accompagne le groupe dans le reste de la cité et profita de cette opportunité pour rechercher des informations concernant le dragon enchanté qu’il avait rencontré par le passé.
Saironluin guida les membres du groupe qui l’accompagnaient à travers les rues de la cité jusqu’à une académie où était enseignée la pratique de l’Art. Les elfes avaient de tout temps été de puissants magiciens et leurs écoles étaient enviées par de nombreux peuples. On pouvait y apprendre des secrets que l’on ne trouvait nul par ailleurs. Saironluin réussit à organiser un entretien avec l’un des professeurs de l’académie, un eladrin faisant partie de la branche de cette race appelée sun elf (en contraste avec la branche à laquelle appartenait Saironluin, le moon elf).
Mindartis Darven était un eladrin à la peau couleur du bronze. Une longue chevelure dorée tombait en cascade sur ses épaules et ses yeux étaient d’un vert intense. Ses vêtements étaient à la hauteur de son statut dans la cité et il resplendissait. On ne pouvait qu’être écrasé par la majesté qui se dégageait de cet eladrin. Le maître mage attendit patiemment que le groupe lui explique la raison de leur venue à Myth Drannor. On lui parla donc du Cercle de Mort qui menaçait le nord de la Moonsea.
Avec un détachement bien connu des sun elves, Maître Mindartis Darven expliqua, avec des mots bien choisis pour que les non eldarin du groupe comprennent, que la magie déployée pour la création d’un Cercle de Mort venait directement du suzerain de la nation appelée Thay. D’après ses dires, lorsqu’un Cercle devait être mis en place, le suzerain de cette terrible nation, Szass Tam, accordait le pouvoir de créer le cercle à l’un de ses disciples qu’il envoyait au lieu ciblé. Ainsi, pendant une courte période, cette personne était le réceptacle de la magie pouvant soit créer, soit détruire un Cercle de Mort. Mindartis Darven supposait que pendant cette fenêtre d’opportunité, la magie nécessaire à la manipulation d’un Cercle de Mort pouvait être capturée en utilisant le rituel adéquat. Mais encore fallait-il savoir où et quand un disciple de Szass Tam agirait. Le Maître Mage supposa également que cette magie pouvait être acquise en se rendant dans le pays de Thay directement mais un tel voyage serait extrêmement périlleux.
Lorsque le groupe demanda si la magie des elfes de Myth Drannor pouvait contrecarrer celle d’un Cercle de Mort, Mindartis Darven informa son audience que la magie nécromantique était interdite dans la cité elfique et que personne n’avait l’autorisation de la pratiquer où de faire des recherches à son sujet. De plus la magie du Cercle de Mort était bien particulière et avait à priori requis de nombreuses années pour son élaboration. Le Maître Mage ne contesta pas le fait que si la situation devenait trop critique, lui et ses confrères se pencheraient certainement sur le problème en question. Le groupe se rendit vite compte que le problème auquel Melvaunt était confronté était trop loin pour que Myth Drannor ne veuille intervenir pour le résoudre. C’est déçus que les aventuriers quittèrent le salon où Mindartis Darven les avaient reçus.
Dans un couloir de l’académie, juste avant de sortir, Saironluin fut accosté par un autre eladrin, un moon elf du nom de Gallindal Loras. La peau claire, des cheveux argentés et des yeux verts aux reflets d’argent, Galindal se présenta comme un mage appartenant à l’académie et demanda au groupe de le suivre à l’extérieur du bâtiment pour qu’ils s’entretiennent au sujet de l’affaire qui préoccupait les aventuriers.
Tous sortirent de l’académie de magie et se rendirent dans un parc voisin à proximité. Gallindal avoua qu’il avait entendu une partie de l’entretien que les aventuriers avaient eu avec Mindartis Darven. Il leur confia qu’il existait peut-être une alternative à la résolution du problème posé par le Cercle de Mort au nord de la Moonsea. Il confia au groupe que les habitants de Myth Drannor n’avaient pas toujours été opposés à l’étude de la magie nécromantique et que par le passé, avant la Retraite au cours de laquelle les elfes avaient quitté la région pour l’île lointaine d’Evermeet, il existait près de la cité un lieu où tous les types de magie étaient étudiés.
D’après le mage, ce lieu existait toujours. Il s’y était rendu quelques années auparavant pour se rendre compte de son état. En partie en ruine, le bâtiment principal de ce lieu de recherche avait été conservé par une puissante magie qui avait faibli depuis la Spellplague. Gallindal avait étudié l’enchantement qui enveloppait le bâtiment et pensait pouvoir le neutraliser le temps d’explorer l’intérieur. Le mage ne cacha pas que une telle expédition devrait rester discrète.
Les aventuriers acceptèrent d’accompagner Gallindal jusqu’à Faerolin, nom du lieu dont il leur avait parlé. Le groupe s’enfonça dans la forêt de Cormanthor en suivant une piste très ancienne que Gallindal connaissait. Il ne leur fallut pas plus d’une demi-journée pour s’y rendre. La première trace que le groupe vit fut des ruines d’un mur d’enceinte. Franchissant les décombres, les explorateurs entrèrent dans une cour jonchés de pierres cassées. Plusieurs statues représentant des guerriers elfes étaient encore debout et bien qu’éprouvées par le temps passé, ont pouvait aisément les identifier comme telles.
Gallindal sortit de sa sacoche un petit livre sur lequel il avait pris des notes lors de ses visites précédentes. Il se rendit ensuite à plusieurs alcôves dans le mur d’enceinte et t releva différentes inscriptions elfiques. Il s’approcha ensuite des statues et entreprit d’examiner avec détail les écritures qui s’y trouvaient. A la surprise du groupe, qui attendait que le mage elfe finisse ses recherches, Gallindal fut soudain pétrifié. Les aventuriers regardèrent avec stupéfaction la statue qu’était devenu le mage. Avant de pouvoir réagir, une créature hideuse sortit de derrière la statue qu’examinait le mage. Il s’agissait d’une méduse ! D’apparence humanoïde, la créature avait un visage transformé par la haine. Sa chevelure était une masse grouillante de serpents qui dardaient leur langue en direction du groupe.
La méduse de délectait de la situation et surtout d’avoir put aussi facilement pétrifier le mage elfe. Mais lorsqu’elle se rendit compte que Jasmine était une prêtresse de Sunie, sa colère ne connut plus de borne et elle lança l’assaut en appelant ses compagnons serpents qui sortirent de plusieurs anfractuosités de ruines. Heureusement pour le groupe, la méduse avait déchargé son plus grand pouvoir sur Galindal en le pétrifiant instantanément. Cela n’empêchait pas que son regard terrifiant pouvait de nouveau changer ses ennemis en pierre, mais le processus était plus lent. Le groupe parvint à défaire la méduse dans perdre un de ses membres.
Gallindal resta changé en pierre même après que la méduse fut vaincue. De ce fait, Jasmine accomplit un rituel qui permit temporairement de restaurer le mage. Il disposait de deux semaines pour rendre l’effet du rituel de Jasmine permanent. Cela ne sembla pas l’inquiété. Il était plutôt contrarié de s’être fait pétrifié aussi facilement par la méduse. Gallindal poursuivit ses recherches et annonça finalement qu’il disposait de toutes les informations nécessaires pour permettre l’accès au bâtiment principal de Faerolin. Il expliqua alors au groupe qu’il devrait rester concentré sur le rituel, une fois le passage ouvert, et ne pourrait donc pas accompagner les aventuriers à l’intérieur. Il les assura qu’il serait en capacité de se défendre si un ennemi venait à se présenter dans les ruines. Le groupe paraissait sceptique, en partie à cause de la récente pétrification de Gallindal. Pour les rassurer, il récita un rituel de protection et demanda à Iliandrial de l’attaquer. Ce dernier tenta d’asséner un coup au mage et fut arrêté net par une barrière invisible. Saironluin projeta un éclair dans sa direction et celui-ci fut dévié par le bouclier magique protecteur. Tous furent alors d’avis de poursuivre la mission. Gallindal accomplit le rituel qui ouvrit une brèche dans l’enchantement qui enveloppait Faerolin. Les aventuriers purent alors approcher sans risque et entrer à l’intérieur du bâtiment. Gallindal les pria de rapporter tous les ouvragés et parchemins qu’ils pourraient trouver dans la structure.
Commença alors l'exploration de Faerolin.
L’entrée menait dans une immense salle dans la quelle étaient rangées de nombreuses statues de marbre représentant divers eladrins. Les murs étaient pourvus de bas-reliefs montrant des scènes de pratiques de la magie par le peuple de Myth Drannor. Un escalier permettait d’accéder à la partie inférieure du bâtiment. On pouvait se demander pourquoi des elfes avaient construit un complexe souterrain alors qu’ils préféraient en général vivre à la surface et à la lumière du jour. Peut-être la réponse à cette question allait surgir de l’exploration des lieux.
La première salle de la partie souterraine était dans un triste été. Le mobilier qui s’y trouvait, fabriqué dans le bois, était totalement calciné. Il ne restait que des cendres et du charbon de bois. Il y avait aussi les restes de livres et de parchemins. Le plus étrange était que l’incendie qui avait détruit tous les objets de cette pièce n’avait en rien affecté les murs, le plafond et les bas-reliefs, comme si il avait été ciblé. L’exploration des lieux fournit une réponse claire.
Un peu plus loin, alors que le groupe suivait un couloir dans lequel étaient régulièrement espacées des statues de marbre représentant des guerriers eladrin, une ouverture dans l’un des murs apparut à la lumière que le groupe transportait. L’ouverture avait été autrefois fermée par une porte de bois. A présent, il n’y avait que des restes calcinés de la porte. Un feu avait donc détruit d’autres parties du complexe. Les aventuriers en eurent la preuve lorsque des « créatures » sortirent dans le couloir par l’ouverture. Il s’agissait de boules de feu roulant sur le sol, d’éclairs vivants se déplaçant comme la foudre, et d’un petit nuage aux couleurs variées et magnifiquement harmonisées. Il s’agissait de sortilèges vivants ! Par la suite, Saironluin expliqua au groupe que la Spellplague avait eut pour effet de libérer certaines magies dans des lieux où elle était pratiquée de manière intensive. Certains sortilèges avaient donc pris vie et avaient une « conscience » qui leur était propre. Le but de ces sortilèges étaient de faire exactement ce qu’à l’origine ils avaient été conçu pour faire. C’est la raison pour laquelle le groupe se fit assaillir par les sortilèges. Ils étaient constitués d’énergie magie ; aussi les membres du groupe furent inquiets quant à la possibilité de les détruire. Mais il apparut au fil de l’affrontement que les armes conventionnelles permettaient de vaincre ces créatures. Il n’y a que le moine Iliandrial, qui devait souffrir de brulures lorsqu’il frappait de ses points les boules de feu vivantes.
Le groupe rencontra plusieurs groupes de ces sortilèges vivants lors de l'exploration des lieux. Toutes les salles qu’ils trouvaient avaient été purifiées par le feu et aucun document ni livre n’avait survécu. Néanmoins, le groupe trouva quelques ouvrages préservés par la magie. L’un traitait des divers plans d’existence, un autre de la faune et de la flore de Cormathor et un troisième de la nature du monde souterrain. Chacun était richement illustré par des dessins d’une précision étonnante. Tous étaient écrits dans la langue elfique. Le groupe trouva également des résidus d’objets magiques qui avaient été détruit au moment de la Spellplague. Il put ainsi récupérer du residuum, cette poudre argentée magique qui servait à l’accomplissement de n’importe quel rituel et permettait, entre autre, de créer des objets magiques.
Au cours de l’exploration, le groupe rencontra plusieurs portes en bronze. Malgré leurs tentatives, les aventuriers ne parvinrent pas à les ouvrir. Saironluin parvint cependant à détecter et à analyser la magie qui enchantait ces portes. Il s’agissait d’une magie de stase qui avait pour but de « geler » dans le temps ce qui se trouvait au-delà. Le groupe trouva une porte en bronze qui n’était pas enchantée de la même manière et était seulement protégée par un rituel de verrouillage magique. Ne disposant pas du contre-rituel efficace dans ce cas, Iliandrial et Garret enfoncèrent la porte. Cela révéla une pièce réservée à la pratique de rituels. Trois énormes runes étaient inscrites sur le sol et pulsaient d’une magie encore active. Un bassin de pierre contenant un liquide limpide se trouvait dans le fond. Tout en évitant de marcher sur les runes elfiques, Saironluin parvint à identifier les lieux et put reconstituer un rituel qui permettrait d’annuler la magie de stase et ainsi d’accéder aux pièces fermées par les autres portes de bronze. Le rituel exigeait la participation de quatre personnes et bien que Saironluin et Mérak aient les connaissances nécessaires en arcane, le reste du groupe était incompétent dans ce domaine. Il fallut plusieurs tentatives pour achever le rituel, chaque tentative infructueuse envoyant un choc en retour magique qui épuisait les participants. La cinquième tentative fut la bonne et la magie de stase put être finalement neutralisée. Le groupe reprit donc l’exploration dans le but de découvrir ce que cachaient les portes de bronze.
La première salle était immense. Le plafond était soutenu par de grandes colonnes de marbre veiné et en son centre se trouvait une plateforme accessible via un escalier. Au dessus de la plateforme lévitait un petit objet. En approchant, Saironluin eut la surprise de découvrir que l’objet était un artéfact légendaire appartenant au peuple elfique : L’emblème d’Ossandrya !
L’artéfact reconnaissant un eladrin parmi le groupe qui venait d’entrer se déplaça de lui-même pour se poser dans la main de Saironluin qui l’avait ouverte dans ce but. Instinctivement, l’eladrin posa l’emblème sur la poitrine qui s’y fixa. Saironluin ressentait une conscience qui émanait de l’artéfact. Il se rendit vite compte qu’il pouvait parler avec l’emblème par la pensée. Ce dernier connaissait de plus de nombreux langages dont il pourrait faire profiter son porteur. Saironluin savait aussi que puisque l’emblème l’avait choisi cela signifiait que lui et ses compagnons étaient amenés à faire de grandes choses. La première grande quête du groupe serait très certainement la destruction du Cercle de Mort, encore fallait-il trouver le moyen de le neutraliser.
Le groupe reprit sa route vers les autres portes de bronze. En chemin, il rencontra un vieux mage qui semblait désemparé. Il ne savait pas où il se trouvait et prétendait qu’il venait de la cité de Waterdeep et qu’il s’était éveillé dans le complexe il y a peu de temps. Il informa le groupe qu’il venait d’une pièce où se trouvait une bibliothèque et, se sentant en sécurité avec les aventuriers, il proposa même de leur montrer l’endroit lorsqu’ils s’y intéressèrent. Le groupe n’était-il pas venu trouver des informations contenues dans des livres ? La présence de cette bibliothèque signifiait que les sortilèges vivants n’étaient pas entrés sinon elle aurait subi le même sort que le reste. Le vieux mage entra dans la bibliothèque qui contenait de nombreux ouvrages et parchemins. Des rayons d’ouvrages occupaient la majeure partie de la pièce. Il y en avait même sur des étagères le long des murs. Le groupe se sentait près du but. L’information recherchée devait forcément se trouver à cet endroit. Saironluin détecta la magie présente dans la pièce et lorsqu’il s’approcha de l’une de ces sources, derrière une étagère, il se trouva nez à nez avec des créatures diaboliques. C’était un piège !
Les créatures auxquelles Saironluin faisait face étaient d’apparence humanoïde. Leur peau était de couleur brune, leurs yeux d’un rouge flamboyant et leur tête cruelle était surmontée de deux cornes sombres. Leurs jambes étaient terminées par des pieds griffus l’eladrin pouvait voir une queue onduler à l’arrière des monstres. Les créatures portaient des armures lourdes noires et rouges et étaient armés d’épées longues et de boucliers. Il s’agissait très certainement de serviteurs de diables.
Le piège déclenché, le vieux mage sembla satisfait et se transforma sous sa vraie apparence sous les yeux atterrés des aventuriers. Il ressemblait quelque peu aux créatures diaboliques faisait face à Saironluin. Celui-ci avait la peau de couleur rouge, une longue chevelure noire tombait en cascade sur ses épaules et dans son dos d’où naissaient de grandes ailes rougeâtres. Il portait une robe de mage noire et rouge et tenait dans la main un bâton d’ébène. Il s'agissait d'un cambion, un demi-diable. Alors que le combat commença, il invoqua un gardien pour le protéger. Un homme en armure complète fit ainsi son apparition dans un nuage de fumée noire. Il tenait dans ces mains une lourde épée dont il était prêt à se servir pour pourfendre les ennemis de son maître.
Le combat fit rage et à un moment tourna au désavantage du groupe. Jasmine, la prêtresse de Sunie, fut forcée d’avoir recours à toutes ses prières curatives afin d’assister le groupe. Elle fut elle-même grièvement blessée au cours de l’affrontement, chose dont elle n’avait pas l’habitude. Garret essayait tant bien que mal de canaliser les ennemis et parvenait à garder à ses côtés le mage ennemi qui avait trompé le groupe. Un drame survint lorsque Iliandrial, souhaitant prêter main forte au halfling, reçu plusieurs blessures critiques qui le firent tomber dans l’inconscience. A la surprise et la consternation de tous, le mage félon et son protecteur décidèrent d’achever le moine. Iliandrial succomba sous les coups. Malgré la perte de leur compagnon, le groupe finit par vaincre ses ennemis, mais le mage, seul rescapé du combat éprouvant parvint à s’enfuir par la magie.
Mis à part Jasmine, personne ne semblait profondément touché par la mort du moine. Il est vrai que son comportement rustre ne lui avait pas permis de s’entourer d’amis. Le calme revenu, les aventuriers explorèrent la bibliothèque avec plus d’attention, une partie des livres détruite par la magie du mage ennemi pendant l’affrontement. Ils finirent par trouver ce qu’ils recherchaient, une information qui leur permettrait de détruire le Cercle de Mort. En mettant en commun des informations contenues dans plusieurs livres, le groupe apprit l’existence d’un artéfact qui servait à détruire les rituels créés par les lich. Cet artéfact se nommait la Ruinblade. Il s’agissait d’une arme, mais le groupe ne trouva aucune information quant à sa localisation présente.
Jasmine parla au groupe de la mort du moine et l’idée de solliciter une résurrection à l’un des temples de Myth Drannor fut abordée. L’emblème d’Ossandrya, qui avait la propriété de s’exprimer de sa propre volonté informa le groupe de ce qui arrivait lorsqu’un mortel perdait la vie. Il expliqua que l’âme du défunt quittait son corps et empruntait un passage à travers les plans d’existence, traversant le Plan des Ombres, pour rejoindre le Fugue Plane. Une fois l’âme parvenue à cet endroit, elle devait attendre (le temps n’avait plus la même notion dans le Fugue Plane que sur le monde) soit d’être récupérée par un serviteur de la divinité envers laquelle elle adressait ses prières ou bien elle était soumise au jugement de Kelemvor, le dieu des morts, pour en déterminer le devenir. Sachant tout cela et du fait que la majorité des membres du groupe n’était pas très attaché au moine, la résurrection ne fut pas une option retenue par la majorité. Jasmine décida de rentrer en contact avec l’âme du moine par le biais d’un rituel afin de recueillir ses dernières volontés.
Le rituel accompli, l’âme d’Iliandrial informa qu’elle ne désirait pas revenir dans son corps et demanda au groupe de remettre son corps à une personne qu’il connaissait à Myth Drannor. Jasmine veillerait à ce que les dernières volontés du moine soient respectées.
Il restait une salle à explorer derrière l’une des portes de bronze. Le groupe, plus méfiant que jamais depuis la mort de leur compagnon, entrèrent prudemment. Il s’avéra que la dernière pièce était une prison magique et certains membres du groupe purent voir l’une des créatures qui était emprisonnée. Cette créature était hideuse et ressemblait à une grosse sphère flottante munie d’une dizaine de tentacules terminées par des yeux. La créature était pourvue d’une énorme bouche aux dents acérées et d’un gros œil central. En voyant Saironluin, la créature s’exprima dans une langue que personne dans le groupe ne put comprendre. Malgré leur curiosité, le groupe décida d’abandonner la créature monstrueuse et sortit du complexe. Ils retrouvèrent la mage Gallindal à l’extérieur qui, lorsqu’il eut la confirmation que le groupe avait fini son exploration, relâcha son attention sur le rituel d’ouverture. Les portes de Faerolin se refermèrent et l’enchantement se réactiva.
12ème jour du mois de Flamerule de l'an 1478 (Année du Cercle Sombre)
Le groupe confectionna une civière afin de transporter le corps d’Iliandrial et après une nuit passée dans les ruines, retourna à Myth Drannor. Tout le monde était particulièrement silencieux pendant le voyage de retour. Gallindal ne semblait pas être affecté par la mort du moine qu’il ne connaissait pas depuis longtemps. Le mage était un eladrin et de ce fait avait un certain détachement pour les évènements qui ne le concernait pas directement. A son arrivée dans la cité elfe, le groupe entreprit de trouver le mystérieux contact du moine qui résidait à Myth Drannor.
Suite des Chroniques de la Moonsea, dans l'aventure : A la Recherche de Ruinblade.
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